Georges Antoine : note de lecture

 

Contre courants

Georges Antoine

 
Quelle bonne initiative de nous décrire l’expansion de la Baule, son apogée de station balnéaire frivole et luxueuse où les fragrances des belles mondaines couvrent les senteurs iodées de la plage au début de la drôle de guerre !
Non seulement les faits nous intéressent ponctuellement mais dressent un décor pour les événements à venir.
Avec la défaite et l’arrivée des Allemands, « les Baulois entreront dans la vraie vie ! ».
La Baule, nichée dans sa merveilleuse baie, voit la vie s’organiser entre une armée d’occupation qui, entre deux missions, profite du confort des grands hôtels, de l’intimité des belles villas et une administration soucieuse de protéger sa population.
L’ouvrage est très documenté sur la stratégie allemande, l’utilisation des fameux sous-marin U-Boote et nous évoluons au fil des pages au gré de l’état d’esprit des officiers.
Côté français, nous prenons part aux difficultés d’action de la mairie pour organiser les réquisitions, reloger les habitants.  
Dans cette atmosphère, nous suivrons les 6 jeunes héros fictifs (Allemands et Français) avides des  plaisirs de la vie.
Une plume fluide, concise, décrit la situation particulière de cette ville et capte notre intérêt.
L’ensemble de l’ouvrage souligne le désarroi de tout un chacun face à une situation exceptionnelle.
L’auteur veut éviter tout manichéisme et se faisant, efface les aspérités du décor pourtant bien présentes.
Que nous apporte ce choix, au demeurant singulier, face à la réalité historique d’une région nullement épargnée par la guerre ?
 
Danielle Haim